La maison de vente aux enchères anglaises Bonhams a réinvesti le Grand Palais pour sa traditionnelle vente baptisée « Les Grandes Marques du Monde au Grand Palais ». La marque Citroën était cette année représentée par cinq voitures
Le premier lot passé sous le marteau du commissaire-priseur a aussi été mon coup-de-cœur de la vente : une Visa 1000 Pistes. Apparue en 1984, la 1000 Pistes client fut produite à 200 exemplaires seulement afin de pouvoir l’homologuer en Groupe B (tout comme la BX 4TC quelques années plus tard). Une version Évolution plus puissante et destinée à la compétition était également proposée.
Techniquement, la Visa 1000 Pistes reprenait la mécanique de la Visa Chrono… avec quelques améliorations puisqu’elle proposait 112 chevaux dans sa version client et 145 chevaux en version Évolution. La particularité première de la 1000 Pistes était probablement sa transmission intégrale, une première pour une Citroën de série (il me semble ?). Je reviendrai sur les Visa sportives dans quelques temps dans la rubrique Encitropédie.
La 1000 Pistes « client » de la vente était déjà passée chez Bonhams, à Monaco, en 2008. Présentée en très bel état d’origine, elle n’a parcouru que 29 000 kilomètres depuis sa mise en circulation et seulement 2 000 depuis la vente de 2008.
La 1000 Pistes affiche fièrement les couleurs de la France !
Petit clin d’œil à la particularité première de cette version…
A l’intérieur, le tableau de bord est nettement plus complet que sur la Visa de M. Tout le Monde et bien entendu orienté compétition :
Estimée 20 à 30 000€, elle est partie à 26 450€ frais inclus.
Deuxième Citroën de la vente avec un modèle plus courant : un coupé SM à carburateurs de 1971.
Entièrement restaurée, cette SM ne présente au compteur que 62000 km d’origine.
Elle s’est vendue 74 750€ frais inclus.
La « star » Citroën de la vente est sûrement ce cabriolet Le Caddy par Chapron, numéro #7598. Année-modèle 1967, elle a toutefois été équipée en avant-première du nouveau nez dessiné par Robert Opron.
Elle fut exposée au Salon de l’Auto fin 1967, sur le stand du carrossier, avant d’être livrée en France à son premier propriétaire.
A l’origine la carrosserie était bicolore (noire et rouge), avant de changer à plusieurs reprises au fil des différents propriétaires : brun clair (années 80) puis à nouveau rouge et noir (2004) et enfin bleu Royal en 2009 (coloris d’époque).
Les détails photogéniques ne manquent pas :
L’intérieur a été refait à neuf lors de la dernière restauration, mais respectant les tons de l’origine, en cuir beige.
Elle s’est vendue tout juste au dessus son estimation basse : 264 500€ frais inclus pour une estimation allant de 250 à 350 000€.
La deuxième DS de la vente était une plus classique berline 21 à boîte manuelle et finition Pallas de 1967. Vendue 27 600€.
Livré neuf en Indre-et-Loire en 1938, ce cabriolet Traction 11BL a passé la plus longue partie de sa vie en France avant de rejoindre une collection Belge en 1999. Il sera restauré à cette occasion, avant d’être mis en vente. Il y a toutefois assez peu d’informations sur son passé.
La voiture est équipée d’un joli porte-bagages Rigidex.
Dernière voiture de la vente, cette 2CV Sahara de 1962. Destinée aux terrains accidentés des colonies, la Sahara présente la particularité d’avoir deux moteurs ! Un à l’avant, l’autre à l’arrière. Elle ne rencontrera pas le succès : 694 exemplaires seulement (ou 693 selon les sources) trouvèrent preneur jusqu’en 1967, ce qui explique sa cote soutenue aujourd’hui : cette Sahara, restaurée il y a une dizaine d’année, était estimée 85 à 125 000€. Elle est toutefois restée invendue.
On peut constater qu’après quelques années d’envolées, le marché de l’automobile ancienne commence à fléchir : de nombreux lots invendus, des voitures qui partent à l’estimation basse voire en dessous… Je ne peux que m’en réjouir : peut-être que certains rêves à quatre roues redeviendront réalisables !